EXPERTS ET DÉCIDEURS
Une obligation de formation des salariés aux premiers secours (arrêt cardiaque et gestes qui sauvent…) doit être proposée par l’employeur.
« Les salariés bénéficient d’une sensibilisation à la lutte contre l’arrêt cardiaque et aux gestes qui sauvent préalablement à leur départ à la retraite », dispose la loi du 3 juillet 2020 visant à créer le statut de citoyen sauveteur. Elle instaure ainsi une nouvelle obligation pour les employeurs tenus de proposer une sensibilisation à ce sujet à leurs collaborateurs. Les modalités de mises en œuvre sont précisées par le décret du 19 avril 2021 et par un arrêté publié en janvier dernier.
L’obligation concerne toutes les entreprises et les actions de sensibilisation proposées doivent se dérouler pendant l’horaire normal de travail. Le temps qui y est consacré est considéré comme du temps de travail. Ces actions doivent permettent de faire acquérir plusieurs compétences aux salariés. A l’issue de cette formation, ils doivent ainsi être en mesure d’assurer leur propre sécurité, celle de la victime et de toute autre personne, et de transmettre au service de secours d’urgence les informations nécessaires à son intervention. Ils doivent aussi savoir réagir face à une hémorragie externe et placer la victime dans une position d’attente adaptée. Enfin, la sensibilisation doit leur permettre de savoir comment réagir face à une victime en arrêt cardiaque et comment utiliser un défibrillateur automatisé.
Une possible adaptation de ces actions de sensibilisation est prévue pour les cas où les salariés disposent déjà de compétences en matière de premiers secours. La sensibilisation peut alors prendre la forme d’une information transmise aux collaborateurs concernés, « par tout moyen », sur l’importance de maintenir leurs compétences à jour. L’arrêté publié le 22 janvier dernier fixe la liste des différents certificats et attestations dont les salariés doivent pouvoir justifier pour que cette adaptation soit mise en œuvre. Il s’agit par exemple du certificat de sauveteur-secouriste au travail, ou encore de l’attestation de formation aux gestes et aux soins d’urgence de niveau 1 ou 2. Ces attestations ou certificats doivent être en cours de validité ou date de moins de dix ans.
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Enfin, l’arrêté précise également quels sont les professionnels et structures habilités à mener la sensibilisation. Les actions de sensibilisation des salariés à la lutte contre l’arrêt cardiaque et aux gestes qui sauvent peuvent être dispensées par les services d’incendie et de secours, les associations agréées et les organismes habilités à la formation aux premiers secours. Ces derniers disposent d’une décision d’agrément de formation délivrée par le ministre chargée de la sécurité civile en cours de validité. Comme pour la sensibilisation de la population générale aux premiers secours, les formateurs doivent en être titulaires d’un des certificats mentionnés à l’arrêté du 30 juin 2017. Il peut aussi s’agir de professionnels de santé comme les médecins ou les infirmiers par exemples.