EXPERTS ET DÉCIDEURS
Plusieurs facteurs influencent la somme qu’une entreprise peut obtenir dans le cadre d’une levée de fonds.
À l’heure de se lancer dans une levée de fonds, déterminer son montant suppose de résoudre une équation à plusieurs paramètres. « La première question à se poser est celle du montant dont la société a besoin pour mener son projet de développement », explique Jean-Baptiste David, président de Widoowin CF, une société de fusion acquisition qui accompagne ses clients sur des projets de cession et de levées de fonds.
Pour définir ce besoin, il est nécessaire de voir suffisamment large. « Si l’entreprise projette de développer un nouveau produit, cela va peut-être générer d’autres coûts, de recrutement, d’ouverture de bureaux par exemple. Il importe de bien planifier et calibrer son besoin et de se projeter en faisant son business-plan sur les 5 prochaines années », recommande-t-il.
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Le tour de table doit donner à l’entreprise les moyens de franchir de nouvelles étapes dans son projet sans être à court de trésorerie. Il s’agit d’éviter d’avoir à chercher de nouveaux financements dans l’urgence et de devoir trop souvent passer par le chronophage processus de levée mais aussi d’être en position de force pour les éventuels prochains recours aux investisseurs.
Le potentiel de valorisation de l’entreprise est un autre paramètre à prendre en compte dans la définition du montant d’une levée de fonds. « Il s’agit de connaître le capital séduction de l’entreprise, de savoir à combien on peut vendre son projet », schématise Jean-Baptiste David. L’attrait d’une entreprise pour les investisseurs dépend de plusieurs éléments.
« Tous vont d’abord regarder les qualités du management, le parcours du ou des dirigeants. Ensuite, ils s’intéressent aux perspectives de croissance de la société. Quels seront son chiffre d’affaires et sa rentabilité dans 5 ans, selon différents scénarios – optimiste, prudent, pessimiste ? Enfin, ils attendent que le projet de l’entreprise apporte quelque-chose de différent », détaille le spécialiste. En fonction de ce triptyque et du stade de croissance de l’entreprise, sa valorisation ne sera pas la même. La part de capital qu’il faudra céder aux investisseurs pour lever un même montant sera donc différente.
Un troisième paramètre décisif pour déterminer le montant d’une levée intervient ici : celui de la vision du fondateur concernant la part du capital qu’il est prêt à céder en contrepartie des fonds.
[citation auteur= »Jean-Baptiste David,président de Widoowin CF« ]Il faut s’interroger sur son projet d’entreprise. Est-ce qu’on veut des investisseurs minoritaires ou majoritaires, des sleeping partners ou des investisseurs actifs. Les dirigeants ne veulent généralement pas perdre la main mais il est parfois nécessaire de devenir minoritaire quand le projet nécessite beaucoup de capitaux. Selon le pacte d’associés, on peut être minoritaire tout en gardant la maîtrise du projet[/citation]
Pour déterminer l’objectif de son projet de levée de fonds comme pour le mener à bien, l’accompagnement et le savoir-faire d’un expert sont indispensables. « Le potentiel de valorisation d’une entreprise est aussi fonction de la manière dont le processus de levée est mené », estime le président de Widoowin CF. Une bonne analyse des besoins de l’entreprise et de ses perspectives, la connaissance des centres d’intérêt des investisseurs et de leur fonctionnement, l’expérience de la négociation avec eux peuvent ainsi permettre d’obtenir plus de cash ou de céder moins de capital pour obtenir un même montant.