EXPERTS ET DÉCIDEURS
Premier contact avec les potentiels candidats, l’offre d’emploi doit respecter certains principes. À l’heure où les difficultés de recrutement affectent de nombreux secteur, il faut aussi la rendre la plus attractive possible.
Premier impératif : s’assurer que le texte de l’annonce fournit bien certaines informations. « Ce n’est pas régi par le Code du travail mais il est quand même obligatoire de notifier dans l’annonce le type de contrat proposé, CDD ou CDI, et la période du contrat si c’est un CDD. Il faut également indiquer le lieu de réalisation du contrat », explique Elisa Bribanick, chargée de missions RH chez MG, membre de France Défi. Elle conseille également d’ajouter la mention « homme / femme » dans le titre de l’annonce. Cette dernière ne peut en effet être discriminatoire : les références à l’âge du candidat, à ses origines ou sa situation de famille par exemple sont à proscrire.
Le titre de l’annonce doit être choisi avec soin. « Il doit être simple, court et explicite tout en restant suffisamment générique pour remonter facilement dans les résultats des recherches des candidats », souligne la spécialiste. Ensuite, certains éléments sont incontournables pour permettre au lecteur de l’annonce de savoir s’il souhaite postuler ou non.
Une rapide présentation de l’entreprise est ainsi conseillée. « On donne l’activité, éventuellement le nombre de collaborateurs, le rayonnement. Cela aide le candidat à se projeter », assure Elisa Bribanick. L’annonce doit aussi décrire le poste à pourvoir.
Il importe aussi de bien doser les prérequis mentionnés. « Il faut faire attention à ne pas en mettre trop ou des critères trop fermés au risque que des candidats se disent que le poste n’est pas pour eux », pointe-elle.
Si la mention d’un niveau de rémunération n’est pas obligatoire, c’est aussi un bon moyen d’aider le candidat à se positionner. « Je conseille de mettre une fourchette de salaire et d’expliquer dans les grandes lignes ce que comporte le package de rémunération lorsqu’il y en a un : intéressement, treizième mois, tickets restaurants par exemple », recommande la spécialiste. La rémunération peut aujourd’hui être un critère déterminant pour les candidats, tout comme la question du sens au travail ou de la flexibilité de ses conditions d’exercice. Evoquer ces aspects quand l’entreprise dispose d’arguments en la matière montre que le poste peut répondre à ces aspirations.
Mais attention ! « Faire un point rapide sur les valeurs et la culture de l’entreprise, c’est bien. Mais rédiger tout un laïus là-dessus cela peut faire trop dans une offre d’emploi. Mieux vaut renvoyer vers le site web de l’entreprise. Et dans tous les cas, il faut veiller à ne pas survendre ces atouts », avertit Elisa Bribanick. Idem pour les témoignages de collaborateurs, qui ont aujourd’hui la cote, sous forme de verbatim ou même de vidéos, mais peuvent alourdir l’offre.
L’objectif est d’aboutir à un document qui soit clair et bien construit, sans être trop verbeux. « Il faut que le candidat lise l’offre jusqu’au bout et obtienne grâce cela 70 à 80 % des informations sur ce qui est attendu pour pouvoir se positionner », schématise la spécialiste. Les phases suivantes du recrutement pourront lui apporter les éléments manquants.
Concernant enfin le style, si certains domaines peuvent s’accommoder d’une écriture assez familière, mieux vaut en général adopter un ton relativement neutre. « On est dans le cadre d’un processus de recrutement, qui peut être facteur de stress pour le candidat, mieux vaut rester professionnel », conseille Elisa Bribanick. En revanche, même si certaines plateformes ne publient que des annonces en français, il est tout à fait possible de rédiger aussi son offre en anglais pour attirer des profils venus d’ailleurs par exemple pour des postes de chercheurs.
