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Réintégrer un collaborateur après une longue absence

EXPERTS ET DÉCIDEURS

Management & RH

Pour réintégrer un collaborateur de la meilleure façon possible, le temps et l’écoute sont les maîtres mots.

Congé maternité, congé parental d’éducation, arrêt maladie de longue durée, congé sabbatique… Il arrive qu’un salarié passe une longue période éloigné de l’entreprise. Le retour au travail dans ces cas-là n’a pas grand-chose à voir avec une reprise après quelques jours d’arrêt maladie ou quelques semaine de vacances. Des choses se sont produites dans la vie du collaborateur, mais aussi au sein de l’entreprise et il importe de prêter une attention particulière à ce moment de « ré-intégration ».

Réintégrer un collaborateur : pas de processus standard

Le Code du travail prévoit d’ailleurs qu’un entretien doit systématiquement être proposé au salarié qui reprend son activité après ces congés longs afin d’évoquer notamment ses perspectives d’évolution professionnelles. Pour autant il ne s’agit pas seulement de répondre à cette obligation ni même de suivre une procédure interne standardisée pour ces situations. « Il faut sortir de la systématisation abrutissante d’un process d’accueil que l’on pourrait cocher avoir fait. L’accueil d’un salarié absent après une longue période doit se faire de manière naturelle, authentique et singulière », estime Sandrine Champetier, directrice RH du groupe MG, membre de France Défi.

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Pour la spécialiste, une bonne reprise se joue d’ailleurs en partie en amont du retour du salarié. Celui-ci sera d’autant plus facile que le lien n’a pas été complètement rompu entre l’entreprise et le salarié pendant son absence. « Il me semble important de maintenir le contact. On a souvent entendu qu’il était intrusif de contacter un collaborateur pendant une absence mais la moindre des choses est quand même de prendre de ses nouvelles. C’est une manière de lui signifier qu’il fait toujours partie de l’équipe. Et si la personne n’a pas envie de répondre, elle vous le dira », développe la directrice RH. Lorsque la reprise se profile, avoir maintenu des échanges permet de donner au salarié un peu de visibilité sur ce qui l’attend.

Ouvrir le dialogue

Il importe ensuite de consacrer du temps à ce retour et de faire preuve d’écoute vis-à-vis du collaborateur.

[citation auteur= »Sandrine Champetier, directrice RH du groupe MG, membre de France Défi »]L’important est de reprendre le temps avec cette personne pour l’informer, la reconnaître, lui redonner envie.[/citation]

Le dialogue doit ainsi permettre de transmettre au salarié toutes les informations nécessaires pour qu’il reprenne ses marques : renseigner sur les objectifs actuels de l’entreprise et du service, les éventuelles réorganisations des missions, les changements d’outils, les modifications d’organigramme, etc…Il importe également de l’interroger sur ses besoins pour reprendre en mains les outils ou plus largement redéfinir ses projets. Selon les situations, des formations peuvent être proposées. Un aménagement de poste est parfois aussi nécessaire. L’essentiel est de dégager des perspectives pour le collaborateur. « Lorsque le salarié s’est absenté six mois, un an ou deux ans, l’entreprise a évolué et lui aussi. Il faut l’accepter et ouvrir le dialogue », conseille la directrice RH.

Sortir la tête des impératifs du quotidien pour prendre le temps d’échanger avec la personne qui revient d’une longue absence, c’est aussi lui permettre de se sentir reconnue et pleinement membre du collectif de travail. Son accueil n’est d’ailleurs pas seulement l’affaire du manager. Les collègues ont aussi leur rôle à jouer. Selon les usages, un petit mot en réunion d’équipe, l’organisation d’un petit-déjeuner ou d’un pot seront les bienvenus pour marquer le coup. Et comme retrouver ses marques demande nécessairement du temps, il peut être utile de faire des points informels de manière régulière avec le salarié pour s’assurer que les choses se passent bien.