EXPERTS ET DECIDEURS
LA CRISE SANITAIRE A MIS EN AVANT LA NECESSITE POUR DE NOMBREUSES ENTREPRISES D’ENTAMER LEUR TRANSITION NUMERIQUE. IL EXISTE DES AIDES FINANCIERES POUR NUMERISER LEUR OFFRE ET LES AIDER A PRENDRE CE VIRAGE.
Télétravail, vente à distance, communication avec les clients, développement des plateformes numériques… Selon la dernière enquête de l’Association française pour le nommage Internet en coopération (Afnic), 71% des entreprises sondées estiment qu’Internet est essentiel pour leur activité. Un constat qui a pris une nouvelle dimension à la faveur de la crise sanitaire. « Lors du premier confinement, les entreprises qui ont mis en place des solutions numériques ont mieux résisté », constate Guillaume Mortelier, directeur exécutif en charge de l’accompagnement des entreprises au sein de Bpifrance.
Si de nombreuses offres gratuites ou à tarifs préférentiels sont référencées sur le site du gouvernement « Clique Mon commerce » ou celui de l’Afnic, des aides permettent, sous conditions, de financer des solutions numériques. « L’offre est multiple. Il faut jouer sur les complémentarités entre les différents dispositifs existants », conseille Bénédicte Roullier, cheffe du pôle transformation numérique en charge de l’initiative France Num au sein de la Direction générale des entreprises (DGE).
Les aides financières pour numériser l’offre des entreprises : le chèque numérique
Dans le cadre du grand plan de numérisation du commerce initié le 10 novembre dernier, le gouvernement a décidé de créer un chèque numérique destiné aux entreprises fermées administrativement et aux professionnels du secteur de l’hôtellerie et de la restauration. Sur présentation d’une facture ou plusieurs factures, cette aide de 500 € permettra de couvrir les frais liés à une solution de vente à distance (création d’un site internet, achat d’un logiciel, adhésion à une plateforme en ligne). « Ce chèque peut également être utilisé pour financer un accompagnement par l’un des partenaires du réseau France Num », précise Bénédicte Roullier.
De multiples aides régionales
Grâce à l’appui des régions, nombre d’entreprises n’ont pas attendu la crise pour prendre le virage du numérique. « Pass chèque » en Occitanie, « Impulsion numérique » en Normandie, « Booster numérique » dans les Hauts-de-France… si ces aides régionales répondent à des critères d’attribution et à des montants variables d’un territoire à l’autre, elles prennent le plus souvent la forme d’une subvention, en général à hauteur de 50% du montant HT de l’investissement.
Guillaume Mortelier, directeur exécutif en charge de l’accompagnement des entreprises chez Bpifrance« Ce sont des subventions directes qui peuvent être très intéressantes pour de premiers investissements de PME et TPE. »
La garantie France Num pour les projets d’envergure
Pour un projet de transformation numérique plus conséquent, le prêt bancaire représente une solution. À condition de trouver la banque prêteuse. « Traditionnellement, les banques s’engagent en prenant une garantie sur l’actif financé pour couvrir leur risque. Pour de l’immatériel, comme un projet de digitalisation, il est plus difficile d’accéder à un prêt », prévient Guillaume Mortelier.
Lancée début décembre, la garantie de prêt France Num, rendue possible par un accord entre le Fonds européen d’investissement, la DGE et Bpifrance, est destinée aux entreprises de moins de 50 salariés. « Le montant maximal du prêt est de 50 000 euros avec une durée d’amortissement de deux à cinq ans, l’État apporte aux réseaux bancaires la garantie France Num à hauteur de 80% des prêts accordés », précise Bénédicte Roullier. Gérée par la banque publique d’investissement, cette nouvelle garantie est mise à la disposition de toutes les banques françaises. L’objectif : apporter un appui de poids à des prêts en faveur de la transition numérique des petites entreprises.